Cet article vous montrera ce qu’il faut prendre en compte lorsque vous comparez des solutions de placements dans le cadre de la prévoyance. Nous listons les facteurs de coûts courants et vous expliquons ce qu’ils signifient.

Quels sont les éléments de coût et qu’entend-on par-là ?

Avant de commencer, nous aimerions souligner que la créativité en matière de tarification est presque sans limite. Bien que les prestataires aient le devoir de vous informer sur les frais, c’est à vous d’exiger une transparence totale.

Coûts liés aux fonds : Total Expense Ratio (TER)

Commençons par le TER, le Total Expense Ratio. Il s’agit de l’ensemble des commissions et des coûts des fonds d’investissement qui sont directement imputés aux actifs du fonds.

Vous trouverez ce facteur de coût dans la fiche d’information produit ou « factsheet » des fonds d’investissement. Le terme technique est « ratio des charges d’exploitation TER KAGAST ». Cependant, certains prestataires appellent cela des “frais de fonctionnement” ou des “frais forfaitaires”.

En outre, il est également usuel de voir les termes “frais de gestion” ou “management fee”. Toutefois, ces deux derniers ne comprennent généralement pas la totalité des commissions et des coûts du produit.

Si un fonds investit dans d’autres fonds, il est appelé fonds de fonds ou « umbrella fund ». Dans ce cas, vous devez également tenir compte du fait que les sous-fonds (fonds cibles) génèrent également des coûts, mais ceux-ci ne sont pas forcément inclus dans le TER du fonds de fonds.

En effet, selon les directives de la CAFP (Conférence des Administrateurs de Fondations de Placement), les coûts des fonds cibles du fonds de fonds ne doivent être pris en compte que s’ils représentent plus de 10 % de l’actif net total du fonds de fonds. On parlera alors de TER cumulé ou « ratio des charges cumulées synthétique TER KGAST ». Notez que les directives ne sont pas contraignantes. Elles ne s’appliquent que si le TER KGAST est annoncé.

Une comparaison complète des fonds de prévoyance peut être trouvée ici.

Commission de souscription et de remboursement : Frais de distribution

La commission de souscription et de remboursement, également appelée « commission d’émission et de rachat » Cette commission s’applique lorsque vous souscrivez (achetez) ou rembourser (vendez) des parts de fonds. Elle est souvent indiquée sous la forme d’un pourcentage maximum et peut aller jusqu’à 5%.

Métaphoriquement parlant, cela signifie que le montant de votre investissement est amputé du montant de ces frais pouvant représenter jusqu’à 5%. Ce handicap ne se reflète pas dans la performance de votre investissement car les frais sont déduits du montant investi, et jusqu’à 5 % supplémentaires peuvent être déduits du montant du remboursement (vente) du fonds. Dans ce cas de figure cela signifie que votre investissement doit générer un rendement supérieur à 10% afin de compenser les frais de souscription et d’émission, sans quoi vous aurez perdu de l’argent.

Il existe cependant des fonds d’investissement qui ne facturent pas de commission à la souscription et au remboursement. En effet, cette commission est généralement prélevée pour rémunérer des distributeurs ou autres intermédiaires qui offrent ou font la promotion de ces fonds. Cette commission est  parfois également appelée « surcharge d’émission » ou « rabais de rachat ».

Les opérations sur devises

Les opérations sur devises ont les mêmes effets que les commissions d’émission et de rachat. Si vous achetez un fonds d’investissement dans une devise étrangère, par exemple en USD, vous devez d’abord acheter des dollars américains. Lorsque vous achetez des dollars américains, vous payez à la banque un taux qui est facilement supérieur d’un pour cent au taux moyen. C’est ce que l’on appelle la « commission de change » ou la « commission sur taux de change ».

Si vous vendez à nouveau le fonds et que vous changez les dollars américains en francs suisses, la banque prélèvera à nouveau une commission sur l’opération de change. Vous avez certainement remarqué la différence entre le taux d’achat et de vente des devises étrangères,  peut-être à l’occasion des vacances, et bien c’est le même mécanisme qui s’opère lorsque vous investissez dans des produits en devises étrangères.

Protection contre la dilution : spreads d’émission et de rachat

Les spreads d’émission et de rachat ne doivent pas être confondues avec les commissions d’émission et de rachat . Le spread est l’écart entre le prix d’achat et le prix de vente.

Si ce pourcentage est accompagné de la mention “reste dans l’actifs non courants” ou d’une mention similaire dans le factsheet, l’affaire est claire. Dans ce cas, il ne s’agit pas de frais pour couvrir les coûts d’exploitation du fonds.

Le spread a pour objectif d’éviter que les détenteurs actuels du fonds auquel vous souscrivez ne soient désavantagés par votre adhésion au fonds. Cela s’appelle la protection contre la dilution.

La protection contre la dilution en bref :

  • Lorsque vous investissez de l’argent dans un fonds, le gestionnaire du fonds doit acheter des unités supplémentaires des titres qui composent les actifs du fonds. Selon le degré de liquidité des titres, il existe un écart plus ou moins important entre le prix d’achat et le prix de vente, communément appelé le « spread » ou l’écart entre l’offre et la demande. Pour éviter que le fonds ne doive supporter ces coûts, il les répercute sur les nouveaux investisseurs. Dans le cas de figure, vous.  Avec la protection contre la dilution, vous ne payez pas le salaire du gestionnaire de fonds, mais uniquement les frais engendrés par votre entrée dans le fonds. Les coûts de spread découlant de l’achat de titres supplémentaires vous sont répercutés.

D’ailleurs, grâce à leur activité de commerce plus importante (liquidité), les actions ont souvent un spread plus faible que les obligations.

Commission de performance

La commission de performance est liée à la performance du fonds. Elle est particulièrement courante dans les investissements alternatifs tels que les fonds spéculatifs, mais peut également être payable dans les fonds de stratégie ou d’actions dans des cas exceptionnels. Cette commission est prélevée si le fonds affiche une performance positive sur une période prédéfinie.

Autres coûts de transaction

D’autres éléments de coût possibles sont les frais de courtage, les frais de bourse et le droit de timbre. Les frais de courtage sont des frais facturés par les banques pour le règlement des opérations boursières. Il peut s’agir d’un forfait (ticket fee) ou d’un pourcentage du volume de la transaction. En outre, il existe des frais de bourse qui peuvent ou non être répercutés sur le client, selon la banque.

« Le droit de timbre », ou droit de timbre fédéral est une taxe de 0,075 % pour les titres nationaux et de 0,15 % pour les titres étrangers (par partie contractante). Le droit de timbre est due lors de l’achat ou de la vente de titres. Contrairement aux ETF, les fonds indiciels nationaux ne sont pas soumis au droit de timbre parce qu’ils ne sont pas négociés en bourse.

Frais de dépôt

Les prestataires de solutions de prévoyance facturent souvent des frais de dépôt, également appelés droits de garde, pour la conservation et la gestion administrative des titres ; notamment crédit de dividendes, événements sur titre et information périodique de performance.

Frais de fondation

Dans certains cas, un frais de fondation est également perçu, car seules les fondations peuvent être porteuses de solutions de prévoyance. Les frais de fondation peuvent être divisés en un pourcentage et une composante forfaitaire.

Retenues à la source

Les avoirs de prévoyance sont généralement exonérés d’impôts. Néanmoins, des impôts peuvent être perçus si les investissements sont effectués dans des titres étrangers. Les dividendes et les intérêts sont déduits à la source. La question de savoir si et dans quelle mesure cette retenue à la source peut être récupérée est expliquée dans un autre article détaillé : L’évitement des retenues à la source lors du placement des avoirs de prévoyance est payant.

Note : Cette liste ne prétend pas être complète. L’article est limitée aux éléments de coût courants des titres pour la prévoyance.