Nous montrons où se situe le taux de conversion minimal actuel et quel est son niveau moyen. Nous expliquons également pourquoi il y a une redistribution dans le fonds de pension.
Contenu
Quel est le taux de conversion actuel du fonds de pension ?
Le taux de conversion actuel du fonds de pension est de 6,8 %. Il s’applique aux hommes de 65 ans et aux femmes de 64 ans. Avec un taux de conversion de 6,8 %, vous recevrez une rente annuelle de 6 800 francs pour chaque tranche de 100 000 francs d’avoir de vieillesse.
En cas de retraite anticipée, les caisses de pension réduisent généralement le taux de conversion de 0,15 à 0,25 pour cent par année d’anticipation. Si vous travaillez au-delà de l’âge de la retraite AVS, le taux de conversion est augmenté.
Remarque : depuis 2024, l’âge normal de la retraite est fixé à 65 ans, quel que soit le sexe. Toutefois, l’âge de la retraite des femmes de la génération de transition AVS 21 fait l’objet d’une réglementation particulière. Vous trouverez de plus amples informations dans l’article sur l’âge de référence.
Pourquoi mon taux de conversion est-il inférieur à 6,8 % ?
Le taux de conversion minimal de 6,8 pour cent ne s’applique qu’à la partie obligatoire de la LPP. Pour la partie surobligatoire, la caisse de pension peut déterminer librement à quel niveau le taux de conversion doit être fixé. Selon le modèle de calcul de la caisse de pension, le taux de conversion peut donc être inférieur à 6,8 %. En moyenne, le taux de conversion est d’ailleurs de 5,31 %.
Développement du taux de conversion
Le graphique ci-dessous montre l’évolution des taux de conversion d’environ 400 fonds de pension.
Source : Étude sur les caisses de pension suisses 2024 par Swisscanto
Taux de conversion LPP historique
Le taux de conversion minimal est réglementé dans la loi LPP et a baissé depuis la première révision de la LPP. Le taux de conversion LPP historique est présentée dans le tableau ci-dessous.
| Depuis | Taux de conversion pour les femmes (à 64 ans) | Taux de conversion pour les hommes (à 65 ans) |
| 01.01.2014 | 6.8 % | 6.8 % |
| 01.01.2013 | 6.8 % | 6.85 % |
| 01.01.2012 | 6.85 % | 6.9% |
| 01.01.2011 | 6.9 % | 6.95 % |
| 01.01.2010* | 6.95 % | 7 % |
| 01.01.2009 | 7 % | 7.05 % |
| 01.01.2008 | 7.1 % | 7.05 % |
| 01.01.2007 | 7.15 % | 7.1 % |
| 01.01.2006 | 7.2 % | 7.1 % |
| 01.01.1985 | 7.2 % | 7.2 % |
Pourquoi y a-t-il une redistribution dans le fonds de pension ?
Si vous optez pour une rente, l’avoir de vieillesse est converti en rente annuelle au moment du départ à la retraite. Comme nous l’avons vu, la loi LPP prévoit un taux de conversion minimal de 6,8 %. Un avoir de 100 000 francs est donc utilisé en 14,7 ans.
Les femmes nées en 1952 vivront en moyenne 25 ans après leur 65e anniversaire (source : Office fédéral de la statistique). Les avoirs de prévoyance de 100 000 francs ne suffisent donc pas à financer les rentes jusqu’à la fin de leur vie. Il en résulte une perte pour le fonds de pension.
Les caisses de pension peuvent investir l’avoir de vieillesse de manière rentable sur les marchés financiers. Toutefois, les rendements annuels ne suffisent pas à éliminer complètement la perte de conversion. En effet, depuis l’introduction de la LPP, les rendements sur les marchés des capitaux ont fortement baissé. Le rendement de l’obligation de la Confédération à 10 ans a même été négatif dans certains cas, comme le montre le graphique suivant.
Evolution du rendement de l’emprunt de la Confédération à 10 ans (source : BNS)
L’allongement de la durée de versement des pensions ne peut donc pas être compensé par des rendements plus élevés sur les marchés des capitaux. Au contraire, les rendements plus faibles représentent une charge supplémentaire pour les fonds de pension.
Qui est concerné par la redistribution des fonds de pension ?
Les pertes de conversion dans le régime obligatoire LPP sont financées par la baisse de la rémunération des avoirs de vieillesse et la diminution des prestations dans le régime surobligatoire. Il y a une redistribution des assurés actifs vers les rentiers, comme suit :
- Des jeunes aux plus âgés : La totalité du rendement obtenu n’est pas créditée à l’avoir de vieillesse. Une partie du rendement est utilisée pour couvrir les pertes de conversion dans le régime obligatoire de la LPP.
- Des hauts revenus aux bas salaires : Le régime sur-obligatoire ne prévoit ni taux de conversion minimum, ni taux d’intérêt minimum. Le régime surobligatoire est donc susceptible de faire l’objet d’une redistribution. Si les paramètres des prestations dans la zone surobligatoire sont excessivement abaissés, le régime surobligatoire doit procéder à un subventionnement croisé du régime obligatoire LPP.
Selon les chiffres de PPCmetrics, plus de 90 milliards ont été redistribués de la population active vers les retraités entre 2009 et 2018. Cependant, le 2e pilier ne prévoit aucune redistribution due au système, puisque chaque personne épargne un capital pour ses propres prestations de retraite.
Que puis-je faire pour la redistribution ?
Il y a peu de possibilités d’éviter la redistribution dans le deuxième pilier qui est contraire au système. Il existe néanmoins quelques options, que nous avons décrites dans des articles distincts :
- Réfléchissez bien si vous voulez adhérer au régime extra-obligatoire.
- Demandez à votre employeur s’il existe un plan 1e. En effet, les plans 1e protègent les assurés actifs contre la redistribution.
- Prenez vos propres dispositions en investissant votre compte de libre passage dans des titres.
- Prévoyez un retrait échelonné des avoirs de prévoyance des 2e et 3e piliers et économisez des impôts.
Bien que la dernière option ne soit pas une proposition visant à éviter la redistribution, elle peut néanmoins être très efficace.
En savoir plus :